1. |
Il aura fallu
05:52
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Il aura fallu la terre gelée
Pour que tu m'aimes
L'étreinte glacée, la douleur de fer
Pour que tu m'aimes
Et l'aube froide parfois nous revenait
Réveillait brusquement nos rêves muets
Il aura fallu les chemins fanés
Pour que tu m'aimes
Et mon cœur figé, petit, fatigué,
Pour que tu m'aimes
À l'ombre de tes peurs, il reposait
Je rêvais de grands feux quand tu pleurais
Ici ton silence, avide, s'est blotti
Loin dans mon ventre
Mais j'entends là-bas l'appel de ces chants
Resplendissants
Je suis debout, ils ont hissé mon corps
Je danse la nuit autour d'un arbre mort
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2. |
Il dit
04:49
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Je voudrais bien être un autre, il dit
Je voudrais être de chair
Mais pas ces restes cramés de vie
Là il n’y a plus de terre
Et puis je voudrais vieillir, il dit
Voir le gris des matins
S’installer sous ma peau flétrie
Parce qu’ils y seraient bien
Mes yeux sont deux nuages, il dit
Au-dessus d’un feu éteint
J’essaie d’attraper les formes, les bruits
Est-ce que ce sont mes mains ?
Il dit je sens là comme une pierre
Qui étouffe mon cri
Mon corps dans son tutu de verre
Rêve qu’il s’enfuit
Je voudrais bien disparaître, il dit
Et laisser derrière moi
Mon visage avec les maudits
Mais si tu y posais tes doigts
Oui, il faut que tu viennes, il dit
Que tu emplisses mon visage de fer
Donne-moi ta voix, ta vie
Pour emplir mon cratère
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3. |
Invocation
05:09
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Il y a une mort dans mon cœur
Il y a un mirage, une stupeur
Droite à l'intérieur de moi, tu te tiens
Tu habites cette lande en mon chagrin
Il y a eu le dernier vent, la dernière joie,
Une longue barque bleue avance vers toi
Qui sait si ta solitude vacille avant
L'empreinte des plis de ta peau dans ce sac blanc
Souvent ta voix vient bercer ma vigilance
Je guette les traces qu'elle a laissées dans mon silence
J'ai la bouche en crue de ces restes de mots
Aveux errants qui te ramènent en un sursaut
J'avance dans l'entaille tendre de ton image
J'avance dans la lumière claire de ton courage
Sur mon sentier entre les jours tu traces mon pas
Et au détour de ma mémoire je t'aperçois
L'eau, déjà, s'est refermée, je me souviens
Dans un long rêve échappé, ta joue m'atteint
Ton repos est ma douleur et ma veille
Ton repos est ma fureur et mon soleil
à M-A Reibel
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Haléïs Paris, France
En 2020, Juliette Meyer (voix, textes) réunit autour d’elle Thibault Gomez (piano, piano préparé), Fanny Lasfargues (basse
électro-acoustique) et Benoît Joblot (batterie) pour créer Haléïs, au croisement de la chanson, de l’improvisation et du jazz. Ancré dans la noirceur, Haléïs, le « cri retentissant » en ancien français, se tourne vers la lumière.
R.Tchamitchian
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